Derniers Danses



Sur un carré d'herbes sauvages dort une pierre.
Et moi seul sait la lire, elle sait mes prières.
Chaque nuit je viens voir ce qui reste
De ce tendre visage dans mes rêves funestes.

Mes mains ont creusé ce grand trou béant
Pour venir chercher ce qui me manque tant.
Sous le règne silencieux d'une lune très pâle
Je viens d'embrasser tes lèvres glaciales.

Et tendrement nous nous sommes enlacés,
Mais ta peau de papier s'est déchirée.
Tes habits finissent par être des lambeaux
Et tes membres auront disparu bientôt.

Tu te dérobes encore à mon étreinte.
Maudit soit ce chant lointain niant ma plainte,
Annonçant la fin de notre danse lascive.
Une dernière fois je te baise le cœur ivre.

Et je rôde chaque nuit auprès de cette haie,
Car pendant le jour, je promène ma plaie.

Timmy