Le Tueur

 

Un verre de whisky à la main, j’attends le soleil
Le bus aux écailles bleutées serpente à l’horizon
Les enfants sont dans son ventre et joue à l’unisson
La route est longue, plus une goutte dans ma bouteille

La chambre 32 du motel où j’ai fermé la porte sans peine
Une femme nue y avait goûté l’acide et l’alcool, mélangés
Délivraient en elle une sorcière qui ne cessa de copuler
L’aube venue, elle repose sur le lit aux draps qui saignent

Suis-je le fameux tueur errant dans son soul
Sur cette route où le grondement des nuages
Transforme les cieux en enfer pour les sages
Ou suis-je l’innocent sur qui le sang coule ?

Je cherche le lac, le lac du royaume, le lac antique
Où es-tu promesse d’abondance ou le vin coulera
Où es-tu promesse où la mort, de la poussière, se relèvera
Théâtre de croyances au mythe que l’on dit catastrophique

Les étoiles se sont effacées avec la lune, la bête
Suis-je encore en vie ? Ma mort a-t-elle été une belle fête ?
Je vois le désert et toujours ces symboles anciens
Le chemin n’était pas loin… croyez-moi, je vois l’indien

Le bus bleu s’approche dans la fumée épaisse qu’il dégage
L’Ouest et son sable étouffant qu’une pluie d’été ne retient malgré les âges
Il est plus près, long et très vieux et de sa langue me fait signe
Il m’appelle, je l’entends… le Roi, je suis la numéro 7, sa ligne

Je chevauche le serpent comme le voulait le Lézard
Les enfants ne sont plus que de sombres regards
Et je me souviens… les ombres, le couloir
L’indien reste muet et des yeux me demande de voir

Ma sœur, je rentre dans sa chambre et…
Mon frère, je lui rend visite et…
Je ne vois pas encore assez, la pellicule est voilée
Et dans le couloir, je continu de marcher

Je pousse la porte et je regarde à l’intérieur
Le brouillard glisse sur mes pupilles, plus aucun bruit
Père, je veux te tuer, t’arracher le cœur
Mère, je veux te baiser toute la nuit

Je veux tuer, tuer, tuer, tuer, tuer…


Est-ce cela la fin ?
La mort est-elle bleue ?
Est-ce cela la fin ?
La nuit des aveux ?

Baywin