Cauchemard

 

Dans ce labyrinthe nombreux se sont perdus
Parfois on les entend crier leur désespoir
Des sons terribles que les murs ont distordus
Pour eux il n’y a plus aucune échappatoire.

De leurs rêves il ne reste que des lambeaux
Ils ont tous été broyés par le Minotaure
Et ils les pleurent du tréfonds de leurs tombeaux
Tout comme leurs espoirs violés par les centaures.

Il n’y aura plus de Thésée pour les sauver
Et le fil d’Ariane s’est usé avec le temps,
Il ne leur reste que leur vie de réprouvés
Des êtres que plus jamais personne n’attend.

La nuit je marche autour du mortel dédale
Une voix doucereuse m’invite à la suivre
Sur une étrange mélodie sépulcrale
Et j’ai la sensation que cela m’enivre.

Mon esprit est vide de toute résistance
Il est devenu captif du chant enjôleur
Dont j’ignore d’où vient la charmante substance
Mais qui provoque en moi une douce chaleur.

J’entre comme ensorcelé dans les catacombes
L’hypnotique rapsodie guidant tous mes pas
Je sens derrière moi la présence d’une ombre
Et dans l’air je sens flotter l’odeur du trépas.

J’ai l’impression d’avancer vers le non retour
L’atmosphère est aussi froide qu’un poignard
Dans le ciel je vois déjà voler les vautours
Et si tout cela n’était, en fait, que cauchemar …

 

Chevalier de Lune